Les différents modèles de réchauds (tableau) Les différents modèles de réchauds conçus et sélectionnés par la ECOGAZ ont été présentés pour la première fois en 1999 au parc industriel de Port-au-Prince en collaboration avec le projet CARE Energy et le Bureau des Mines et de l’Energie. Il s’agit d’un ensemble de cinq modèles adaptés aux besoins des utilisateurs dont tous ont été nommés par leurs premiers utilisateurs au moment des tests pilotes, soit en fonction de la dimension, de la qualité, de la puissance, de la mobilité ou du prix. - Le modèle “gran manjè” a été nommé à cause de sa rapidité et de son niveau de consommation. Ces modèles, conçus et fabriqués localement, à deux ou trois foyers montés sur une base en cornières, sont destinés aux cantines scolaires, aux grands restaurants, aux prisons, aux orphelinats,etc.. ![]() - Les modèles « nivo pam et lakay » sont conçus soit sur jante à un, deux et trois foyers ou sur un cadre en cornière à deux ou quatre foyers destinés aux ménages et aux restaurants de rues plus ou moins localisés (machann fritay, pate kode, etc…) - Le modèle « ti pam » est un réchaud importé à deux ou trois foyers équipé d’un petite table en option. Léger et mobile il est aussi appelé « familial » et peut être aussi utilisé pour le camping. Réception du public-cible Le public ciblé est celui qui utilise exclusivement le charbon de bois. Les différentes campagnes de promotion réalisées à travers des foires et des démonstrations pilotes ont permis d’attirer un nombre intéressant de clients et de faire les observations suivantes: - Au prime abord les cuisinières se montrent très réticentes vis à vis du gaz et en même temps affichent une curiosité affirmée pour ces réchauds de construction apparemment solide conçus spécialement pour leurs besoins. Cependant, après utilisation elles en constituent les défenseurs les plus ferventes. A ce jour, plusieurs centaines de réchauds ont été achetés par les ménages. - Deux organisations internationales le Programme Alimentaire Mondia (PAM) et le Plan International travaillent actuellement avec la ECOGAZ pour l’installation de réchauds dans les cantines scolaires placés sous leur contrôle. A date,plusieurs dizaines de réchauds ECOZAZ ont été installés dans les départements du Nord, du Nord Est et du Sud Est. - Deux organisations de promotion de la femme du secteur informel, HAF et le GRAIFSI travaillent actuellement avec la ECOGAZ pour la promotion des réchauds à gaz au parc industriel et à Montrouis. A ce our,plus de 100 marchandes utilisent déjà les équipements à gaz et les demandes continuent à affluer. - Cette augmentation de la demande est due entre autres, à l’importante économie réalisée sur le postecombustible. En effet, l’utilisation du gaz, à la place du charbon de bois, permet à la marchande de « manje kwit » de réaliser une conomie de 400 gourdes environ par semaine. A ce rythme l’investissement consenti pour l’acquisition des équipements à gaz est récupéré après trois mois en moyenne. Enseignements tirés de notre expérience de diffusion Une analyse de notre campagne de diffusion au cours de ces deux années nous a permis de faire deux observations importantes : 1) Il existe un réel besoin de suivi et d’entretien des équipements à gaz qui, s’il n’est pas satisfait, peut constituer un frein à l’expansion du gaz dans le pays. 2) L’approvisionnement régulier et à un coût abordable du gaz s’avère d’une urgente nécessité. Sans cela le marché sera vite saturé (stagnation précoce) et le niveau d’expansion visé par les acteurs ne pourra jamais être atteint. Les réactions de la ECOGAZ La ECOGAZ a réagi à ces deux problèmes et a décidé de se lancer dans un vaste projet de popularisation de l’utilisation du GPL à travers le territoire national. Ce projet comprend trois parties : 1) La construction de six centres de stockage et de distribution de GPL à Port-au-Prince (30.000 gallons) et dans d’autres villes de provinces (3 à 4.000 gallons chacun). 2) La construction d’un atelier de fabrication de réchauds à gaz et à kérosène pouvant produire les trois modèles déjà au point avec une capacité mensuelle totale de 2100 réchauds (gran manjè : 250; Lot Nivo : 600; et Ti Pam : 1250). 3) La formation
de deux (2) techniciens aumoins dans chacun des neufs départements
du pays.
Ce projet d’expansion du gaz propane en Haïti sera réalisé en partenariat avec la Propagaz (Propano y Derivados C por A) de la République Dominicaine qui mettra à la disposition de la ECOGAZ, sur une base régulière, le GPL par camion-citerne de 10 000 gallons ainsi que toute l’expertise technique dont il dispose pour le montage et l’opération des différents centres de distribution de la capitale et de la province. La ECOGAZ deviendra ainsi le troisième opérateur de gaz propane en Haïti derrière la Shell et la ELF qui occupent actuellement respectivement 60 et 40 pour cent de part du marché local. L’ambition de la ECOGAZ est de s’approprier 40% de part de marché sur une prévision totale de 100.000 tonnes/an d’ici l’année 2006. Par ailleurs, dans le cadre de la recherche de financement pour les clients, des contacts ont été pris avec plusieurs banques de la place qui sont prêtes à s’engager dans un vaste programme de popularisation de crédit aux familles et entreprises désireuses de faire l’acquisition du matériel à gaz qui, pour les besoins de la promotion, sera vendu au tiers du prix de la valeur métal de la bonbonne par la ECOGAZ. Conclusions et recommandations L’expérience déjà réalisée est encourageante et mérite d’être encadrée. La ECOGAZ souhaite que des campagnes de motivation à travers la presse écrite, parlée et télévisée soient mises sur pied par les pouvoirs publics en vue d’une part, de vulgariser l’information relative aux équipements disponibles, aux économies potentielles de combustible et aux retombées positives sur l’environnement naturel et humain, et d’autre part, favoriser la formation des techniciens et des vendeurs de gaz en vue de constituer une seule force avec les institutions gouvernementales concernées pour promouvoir l’utilisation du GPL en Haïti. La consommation nationale qui est actuellement de 12.000 tonnes par année est très inférieure à celle de la République Dominicaine (480.000 tonnes en 1999). Dans les conditions actuelles la consommation peut passer à 30.000 tonnes en trois ans. Cependant avec un peu de motivation elle peut doubler chaque année. Le marché potentiel existe bel et bien, tout ce qu’il faut est d’arriver à le faire bouger. Pour revenir à l’expérience de la ECOGAZ nous croyons que l’initiative à toute alternative de changement dans notre mode de cuisson doit passer par l’éducation. - Education des élèves au niveau du cycle primaire dans les études sur l’érosion et l’environnement. Faire comprendre aux enfants la nécessité d’introduire d’autres formes d’énergie dans le secteur domestique telles : le kérosène, le solaire, le GPL ou autre pour la protection du pays. - Education au niveau du cycle secondaire pour expliquer aux élèves de la troisième les différentes combustions et la nécessité d’éduquer leurs parents à d’autres modes de cuisson. - Education des utilisateurs
de combustibles, par le biais de la radio et de la télévision
pour enlever la peur du gaz, du kérosène ou du solaire.
Changer les habitudes culinaires dans ce pays ne sera pas une tache facile
mais il faudra bien commencer quelque part et espérer d’ici
10 ans arriver à des résultats bénéfiques,
à l’écosystème du pays et à la communauté
nationale.
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