Nature
et objet du cadre légal (suite)
Le pin qui peut être considéré comme le symbole
de la sylve haïtienne s’est également retrouvé au centre
de nombreuses démarches juridiques. De même le charbon de
bois qui est aussi utile que critiqué, n’a pas manqué d’intéresser
le législateur notamment dans ses rapports avec le déboisement
et l’érosion. Du point de vue thématique, les dispositions
légales peuvent être classées en trois catégories.
Premièrement, les décisions stimulatives pour produire, manier
techniquement ou améliorer l’usage des ressources bioénergétiques
(5 au total). Deuxièmement, les dispositions légales portant
sur les sols à vocation forestières (5 au total). Troisièmement,
les dispositions légales sur l’application, le transport et l’utilisation
des produits bioénergétiques ( 9 au total).
La
question énergétique
Parmi ces instruments juridiques consacrés à l’arbre et
à la forêt, on en a dénombré deux (la loi du
17 août 1955 et le décret du 7 juillet 1987) qui font spécifiquement
référence à l’utilisation des arbres comme source
d’énergie dans les petites entreprises artisanales et industrielles.
L’article 34 de la disposition transitoire de la loi de 1955 mettait l’accent
sur la nécessité pour les industries utilisant le bois comme
combustible de convertir leur matériel pour l’utilisation d’hydrocarbures.
Cet article envisageait également les mesures indispensables pour
diminuer le coût du carburant et fixait un délai aux industriels
pour modifier leur matériel. Le décret du 7 Juillet 1987
avait pour finalité de réglementer l’utilisation du bois
énergie au niveau de l’offre, du transport et de la demande. Les
articles 7, 8 et 9 interdisent l’utilisation du bois-énergie dans
les boulangeries, les dry-cleanings ainsi que dans les entreprises agroindustrielles
telles les guildives et autres. Un délai de conversion a été
prévu ainsi que des mesures incitatives pour encourager cette conversion.
Degré
d’application de la législation
Ces décisions ne furent pas mises en pratique. Aucune disposition
administrative n’est venue appuyer la législation. Le système
fiscal ne prévoit pas non plus de taxes suffisamment élevées
pour renchérir le bois en tant que combustible industriel. L’inexistence
d’une politique gouvernementale réellement engagée dans le
problème énergétique n’encourage ni n’oblige les industriels
à changer de combustibles. Ceux qui ont changé ont été
surtout motivés par des avantages économiques positifs liés
à la stabilité de la production et à la difficulté
de plus en plus croissante de s’approvisionner en bois de chauffe.
1 / Cet article est tiré du "Code de Lois Haïtiennes
sur l’Environnement’ de l’ECMU compilé par Jean André Victor. |