Energies fossiles ou conventionnelles
ENERGIES FOSSILES OU CONVENTIONNELLES
Les énergies fossiles ou conventionnelles utilisées en Haïti se réfèrent aux produits dérivés du pétrole, à savoir le diésel, la gazoline, le kérosène, le mazout, le gaz de pétrole liquéfié (GP (propane et butane) ainsi que récemment le gaz naturel liquéfié (GNL). L’utilisation de ces sources d’énergie est souvent des plus néfastes pour le citoyen haïtien, l’environnement et l’économie.
En effet, l’importation de ces produits constitue un lourd fardeau pour l’économie haïtienne dans la mesure où elle représente des fois plus de 50% de la capacite d’importation totale du pays. Le coût très élevé du GPL utilisé pour la cuisson et son accès limité dans certaines zones du pays engendrent une forte pression sur les ressources naturelles nationales utilisées à cette même fin entrainant une grave dégradation de notre environnement naturel.
Par ailleurs, le faible taux de la couverture d’électricité dans les zones rurales, environ 5% des ménages jouissent de l’accès à l’électricité, favorise l’utilisation du kérosène pour l’éclairage à travers des lampes. Elle entraine des problèmes de santé comme l’asthme, la cataracte, des maladies cardiaques, des accidents vasculaires cérébraux, des maladies pulmonaires ou le cancer du poumon. De plus, les fumées dégagées lors de la combustion du kérosène, occasionnellement utilisées pour la cuisson, sont également dangereuses pour l’environnement en libérant des gaz à effet de serre tels que le dioxyde de carbone (CO2) qui sont responsables du changement climatique (également appelé réchauffement climatique).
- HYDROCARBURES
De 1939 à 1981, un certain nombre de travaux ont été effectués en Haïti par différentes compagnies dont Altantic Refining Company, Commonwealth Oil Company, Wendell Philipps Oil Company, Crux International Limited, Hideca et Anschutz Overseas Corporation. Ces travaux se sont portés, entre autres, sur des études géologiques (photogéologie, levers de terrain, etc.), des campagnes gravimétrique et magnétométrique, et des forages.
Entre 1945 et 1977, onze (11) forages pétroliers ont été réalisés dont huit (8) sur terre /onshore et trois (3) en mer /offshore. Ces travaux ont été exécutés dans la Plaine du Cul de Sac, la Plain de l’Artibonite, le Plateau Central et l’Ile de la Gonâve. Les résultats obtenus ne permettent pas de confirmer la présence d’hydrocarbures en Haïti. Certains prospects (indices) ont été identifiés et devront être précisés par des travaux futurs, notamment à l’Ile de la Gonâve, au banc de Rochelois (Miragoâne), au Plateau Central et à la Plaine du Cul de Sac.
Récemment, entre 2015 et 2019, trois (3) sociétés pétrolières avaient sollicité des permis d’exploration au BME : Petro-Gaz-Haïti (un consortium Haïtiano-Trinidadien), Paret Petroleum (un consortium Haitiano-Americain) et Palmer Petroleum (une compagnie australienne). Les deux (2) premiers avaient obtenu leurs permis dument signés par les autorités haïtiennes. Cependant, seule Paret Petrolum, avait entamé des travaux de terrain à Bellevue, 2e section communale de Boucan Carré.
- LIGNITE
Le lignite, une catégorie de charbon minéral ou naturel, est connu en Haïti depuis belle lurette et a fait l’objet de nombreuses études en vue de sa mise en valeur. Il a été inventorié dans trois (3) départements du pays: Centre (Maïssade), Sud (Camp Perrin) et Nippes (l’Asile).
En 1976, la société française SOFREMINES a réalisé pour le compte de la SOFRELEC des études sur les indices de lignite de Maïssade, de Camp-Perrin et de l’Asile. En 1982, dans le cadre de la coopération haïtiano-allemande, la firme GTZ a poursuivi les travaux de recherche jusqu’à l’évaluation du gisement de Maïssade situé à 11 km au Nord-Ouest de Maïssade avec des réserves de l’ordre de 8.700.000 tonnes à 1900 kcal/kg de pouvoir calorifique. Il peut assurer la génération de 40 MW d’électricité pendant 17 ans. Cependant, les extensions du gisement ne sont pas encore bien connues et les réserves pourraient être plus importantes.
Pour ce qui est du lignite de l’Asile et du Camp Perrin, des indices ont été identifiés et ont affiché un pouvoir calorifique supérieur à celui de Maïssade. Des études complémentaires sont nécessaires pour les évaluer. Des documents produits en Haïti dans le cadre des études réalisées sur les énergies fossiles ou conventionnelle seront présentés dans la section des publications.
- SABLE BITUMINEUX
Un sable bitumineux (ou bitume) est un mélange de pétrole brut, de sable, d'argile minérale et d'eau. En d’autres mots, c’est un sable enrobé d’une couche d’eau sur laquelle se dépose la pellicule de bitume. Plus la pellicule de bitume est épaisse, meilleurs sont les sables bitumineux en termes de quantité de pétrole extractible. Des pélites sableuses à laminations très fines imbibées de matières bitumineuses amorphes ont été localisées à Nan Poucine et à Massanga au Pic Macaya dans le département de la Grande-Anse. Ces indices devraient être soumis à des études approfondies pour pouvoir les évaluer et les caractériser.