Energies renouvelables
ENERGIES RENOUVELABLES
Le terme énergie renouvelable est utilisé pour désigner les énergies inépuisables à l'échelle du temps humain et disponibles en quantité illimitée. Elles participent à la lutte contre l’effet de serre et les rejets de CO
- HYDRO ENERGIE
Le potentiel exploité à des fins de production d’énergie électrique par l’Electricité d’Haïti (EdH) est de l’ordre 60 MW sur une capacité non développée évaluée à 154 MW. De ces 60 MW, Péligre, la plus grande centrale hydroélectrique du pays, a une capacité installée de 54 MW. La quantité restante, soit 6 MW, est fournie par des microcentrales dont l’une d’elle, la Centrale de Saut Mathurine, a été considérablement affectée lors du séisme du 14 août 2022. A noter que 85% des sites hydrauliques étudiés et évalués, non encore exploités ou développés, peuvent être constitués par des centrales de 22 à 45 MW.
- ENERGIE SOLAIRE
En ce qui a trait à l’énergie solaire, son potentiel a été étudié, entre autres, par World Watch Institute qui indique une irradiation solaire globale varie de 5 à 7 kWh/m2/jour dans la majeure partie du pays et atteint jusqu’à 8 kWh/m2/jour dans certaines régions.
Ce potentiel n’est pas vraiment exploité, à grande échelle, par l’EdH. Cependant, des investisseurs privés installent des microcentrales hybrides (solaire et diesel), pour l’éclairage, dans certaines régions du pays avec un coût au kilowatt très élevé variant entre 35 et 40 cents. D’autres investissements privés ont également consentis dans le secteur dont l’hôpital Universitaire de Mirebalais doté d’un système solaire de 1800 panneaux photovoltaïques installés sur son toit, l’ancien du Ciné Triomphe, situé au Champs de Mars, où est installé pour le compte de l’Etat Haïtien un système solaire PV avec un financement de de la Banque Mondiale, l’hôtel Marriott équipé d’un système PV et certaines stations à essence dans la région métropolitaine de Port-au-Prince fonctionnant à partir de l’énergie solaire photovoltaïque.
- ENERGIE EOLIENNE
Le potentiel éolien d’Haïti est localisé dans trois régions : l’Ouest, le Sud-Ouest et le Nord-Ouest. Selon une étude de World Watch Institute, la vitesse moyenne des vents les plus importants varie entre 7 et 9 m/s à une altitude de 80 m. le BME sous l’égide du MTPTC et en collaboration avec la firme Belge 3E a aussi réalisé, en 2008, une étude de vents dans trois sites du pays : au Cap-Haitien, à Jacmel et à Fond Parisien. Cette étude confirme l’existence d’un potentiel de l’ordre de 50 MW dans la périphérie du Lac Azuëi (à Fond Parisien /Plaine du Cul de Sac).
Il convient de souligner que l’EdH a expérimenté en 1991 avec la coopération de la République Fédérale d’Allemagne un parc éolien d’une puissance de 150 kW (cinq unités de 30 kW chacune) dans la région de Port-de-Paix (Nord-Ouest). Ces aérogénérateurs qui ont fonctionné pendant quelques années ont été retirés du réseau à cause de problèmes d’entretien.
- BIOMASSE
La biomasse, qui regroupe notamment le bois-énergie, les déchets urbains, les biocarburants ou encore le biogaz et la bagasse, fait partie des énergies renouvelables non classique en raison du fait que son cycle de production n’est pas rapide et son exploitation irrationnelle contribue au réchauffement climatique a l’exception du bois-énergie.
- BOIS-ENERGIE
L’utilisation du bois-énergie, pour la génération de la chaleur dans les ménages et dans les petites et moyennes entreprises (PME), constitue l’un des principaux facteurs de la dégradation de notre environnement physique. A l‘échelle nationale, la plus grande quantité du bois-énergie et du charbon de bois (soit 80%) est utilisée dans le secteur domestique, principalement pour la cuisson des aliments et la génération de chaleur dans les PME dont les boulangeries, les blanchisseries, les guildives et les restaurants de rues. De plus, cette utilisation se fait, notamment à travers des équipements énergétiques traditionnels non efficaces comme les réchauds à trois pieds, les fameuses trois pierres, les fours à boulangerie traditionnels et les chaudières ou plutôt les évaporations dans les blanchisseries et les guildives.
Malgré l‘évidente dégradation de notre environnement naturel, le pays continue à couvrir annuellement environ 75% de ses besoins énergétiques à partir du bois de feu et du charbon de bois. Le charbon de bois est utilisé par 90% des résidences de Port-au-Prince et d’autres villes importantes du pays. Signalons que la chaine de production au consommateur final fournit du travail à plus de 200 mille personnes.
Il convient de faire remarquer que des professionnels haïtiens, issus des domaines différents comme l’agronomie, la médicine, le génie et la basoche, réalisent le commerce du charbon de bois à travers des personnes interposées. Les centaines de camion remplis de charbon entrant quotidiennement dans la capitale est donc une preuve de ce juteux commerce. Selon les rapports, les ressources en forêt primaire ne représenteraient que 2% de la superficie totale du pays, alors que les couverts forestiers haïtiens seraient de l’ordre de plus de 30% de la superficie totale du pays.
- DECHETS URBAINS, RESIDUS AGRICOLES ET DECHETS DE PAPIER
Le potentiel énergétique des déchets solides urbains dans la zone métropolitaine (Port-au-Prince) a été évaluée, il y a un peu plus de 20 ans, à 730.000 tonnes/an, et pour les huit autres grandes agglomérations (Cap-Haïtien, Gonaïves, Les Cayes, Saint-Marc, Verrettes, Jérémie, Port-de-Paix, Limbé) à 191.000 tonnes/an et pour les régions rurales et les petites villes à 766.000 tonnes/an. Ces déchets peuvent être utilisés comme source d’énergie, soit directement par combustion, soit indirectement par transformation chimique ou biologique (biogaz).
Par ailleurs, les résidus agricoles et les déchets de papier sont utilisés pour la fabrication de briquettes destinées à la génération de la chaleur dans les petites entreprises et les ménages. Après le séisme du 12 janvier 2010, une Organisation Non Gouvernementale (ONG) avait installé, à Carrefour feuilles dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, une usine pilote pour la production de briquettes de papier destinées à la cuisson dans des réchauds améliorés. Plus de 400 mille briquettes furent produits. Cette usine a disparu par le fait que le coût de production des briquettes ne reflète nullement le prix de vente envisagé. De plus, son utilisation pose beaucoup de problèmes, notamment de la fumée et nécessite un réchaud adapté à cette technologie.
- BIOCARBURANTS ET BIOGAZ
Les biocarburants sont des liquides issus de la transformation des matières végétales dont le maïs, la canne à sucre, le jatropha ou ( gwo medsiyen ) et le sorgho sucré une variété de petit mil. Le potentiel en biocarburants n’est pas encore chiffré. Cependant, des études de la caractérisation de son potentiel sont en cours. Il convient de souligner que beaucoup de citoyens haïtiens, notamment ceux issus de la paysannerie sont contre de l’utilisation des terres arables à des fins de production des biocarburants.
Pour ce qui concerne le biogaz, dans les années 90, le Bureau des Mines et de l’Energie et le Ministère de l'Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural (MARNDR) en collaboration avec la coopération Brésilienne ont tentée de développer le biogaz en Haïti. Ce combustible (le méthane) réalisé par la fermentation de matières organiques animales ou végétales en l’absence d’oxygène s’est vu utilisé pour l’alimentation de génératrice et dans certaines poulaillers comme incubateur d’œufs de poule (couveuse d’œufs) et chauffage de poussins (poussinière pour la production de poulets). Les efforts pour développer cette technologie fait face à la dissémination des fermes, soit agricole, soit animale de manière à pouvoir produire le biogaz et de son utilisation in situ quand on sait qu’il ne peut pas mettre sous pression dans des bonbonnes.
- BAGASSE
Depuis la disparition de la centrale sucrière de Darbonne et des centrales sucrières modernes (HASCO, Welche, Centrale Dessalines des cayes, etc.), la production de la bagasse a considérablement baissé en Haïti. Cependant, le potentiel de cette ressource énergétique locale reste très élevé. Les petits moulins produisant du sirop consomment uniquement de la bagasse, alors que la plupart des mini distilleries ou guildives, qui produisent de «l‘alcool agricole» ou clairin à partir du sirop, consomment du bois de feu comme combustible, bien que certaines soient déjà converties.
L’encadrement des propriétaires de ces petites industries s’avère nécessaire si on veut réduire la consommation du bois dans ces installations. En dépit du fait que la bagasse pourrait satisfaire la demande d’énergie dans ce secteur, les propriétaires de guildives préféraient utiliser le bois. Ils font croire que le clairon a un meilleur goût lorsque la chaleur nécessaire à sa production provient du bois.